2012_dst_roman_corrige
L.E"
CORRIG
QUESTION
Madame de Clèves, Octave et Swann sont agités par des sentiments amoureux contradictoires, qui mêlent passion et jalousie. Pour faire percevoir au lecteur ces sentiments, les romanciers recourent à différents procédés. Tout d'abord, ils plongent le lecteur dans l'intimité du personnage, soit par le biais de la focalisation interne (textes 1 et 3), soit par celui d'une narration à la première personne (texte 2). Ainsi, dans les textes 1 et 3, le narrateur adopte le point de vue respectivement de madame de Clèves et de Swann, comme le montrent les verbes de pensée ou de sentiment (texte
1 : « elle n'avait pensé », « Elle trouva » ; texte 3 : « il eut [...] honte », « II éprouvait »). Dans le texte 2, c'est Octave lui-même qui « raconte[...j à quelle occasion [il] fu[t] pris d'abord de la maladie du siècle ». v ".'."; " '"':","..,,'
Les auteurs cherchent ensuite à faire entendre au lecteur l'émotion du personnage par le biais des paroles rapportées. Les pensées de madame de Clèves sont rapportées au discours direct (« Mais quand je le pourrais être, disait-elle, qu'en veux-je faire ? »), l'accumulation d'interrogatives soulignant son désarroi. La réplique de Swann lancée sur un « air négligent et gai » (« Ne vous dérangez pas, je passais par là, j'ai vu de la lumière, j'ai voulu savoir si vous n'étiez plus souffrante ») manifeste, au contraire, l'angoisse de perdre Odette, angoisse qui le pousse à accumuler des verbes, grâce à la juxtaposition, à parler pour empêcher Odette de répondre.
Enfin, les auteurs, pour faire comprendre les sentiments intimes, et donc nécessairement uniques et personnels, recourent à des procédés de généralisation ou comparent les émotions ressenties à des réalités connues de tous. Ainsi, Musset généralise le salut d'Octave à la lune en en faisant l'attitude des « poètes ». Proust recourt à un procédé similaire par l'emploi du pronom indéfini « on » (« Que de bonheur possibles dont on sacrifie ainsi la réalisation à