477 Mauriac Le Noeud De Viperes 1
André Durand présente
‘’Le nœud de vipères’’
(1932)
roman de François MAURIAC
(105 pages)
pour lequel on trouve un résumé
puis successivement l’examen de :
l’intérêt de l’action (page 4)
l’intérêt littéraire (page 5)
l’intérêt documentaire (page 5)
l’intérêt psychologique (page 6)
l’intérêt philosophique (page 10)
la destinée de l’œuvre (page 11)
Bonne lecture !
Le roman prend la forme d'une longue lettre écrite, dans les années vingt, par Louis, un avocat d'assises vieillissant (il a soixante-huit ans) et malade (il est cardiaque). Malgré sa réussite sociale (il dispose d'une fortune consistante, qui tient à la fois aux vignobles familiaux, et à sa propre réussite professionnelle), il achève une existence malheureuse, reclus au premier étage de sa propriété de Calèse, en Gironde, dans «la plus vaste chambre, et la mieux exposée», ayant «lui seul pour témoin de sa gloire et de sa raison». La mort, plus qu'une attente, est pour lui une espérance, celle de pouvoir enfin assouvir quarante ans de rancunes et de haine contre ses proches : sa femme, Isabelle, et ses deux enfants, Hubert et Geneviève. Il laissera, en effet, dans un coffre-fort vide, une lettre où il annoncera qu'il a dépouillé de l'héritage qui doit lui revenir sa «famille aux aguets, qui attend le moment de la curée». «Si je l'avais voulu, vous seriez aujourd'hui dépouillés de tout, sauf de la maison et des terres. Vous avez eu la chance que je survive à ma haine... Oui, j'ai été un homme capable de tels calculs. Comment y fus-je amené, moi qui n'étais pas un monstre?» (1, 1). C'est surtout Isabelle qu'il espère ainsi atteindre : à celle qui «s'enlèverait le pain de la bouche» pour ses enfants, nulle douleur ne sera plus cruelle que de les voir souffrir. L'âge et la maladie, l'espoir visible de ses proches d'hériter bientôt de ses biens («Dès que la maladie me désarme, le cercle de famille se resserre autour de mon lit» [1, X]), portent sa rancoeur à son