Cinq Leçons sur la psychanalyse (1904)

Sigmund FREUD (*)

Présentation

C’est à partir de l’étude de ses patients, en particulier les hystériques, que le médecin autrichien Freud élabore une théorie de l’inconscient. Cette théorie ne concerne pas seulement les individus souffrant de pathologies mentales, mais tout être humain. C’est à une nouvelle compréhension du psychisme et de ses mécanismes que nous invite l’inventeur de la psychanalyse.

Les Cinq Leçons sur la psychanalyse reprennent les conférences prononcées par Freud aux États-Unis en 1909. Persuadé du caractère révolutionnaire de son œuvre, et de son rôle bénéfique pour l’humanité, Freud cherche à la répandre dans les pays où elle n’est pas encore connue. Les États-Unis, de ce point de vue, sont un terrain tout désigné pour l’expansion de ses idées. Instruments de propagande, en quelque sorte, ces textes (dont la teneur connaîtra, parfois, de notables évolutions ► voir, par exemple, les deux topiques dans le dossier « Documents ») pèchent parfois par schématisme et simplification. Cependant, leur intérêt est de livrer une genèse à la fois logique et historique des principaux concepts de la psychanalyse. Cinq leçons, cinq strates successives dans la définition de l’inconscient et dans la compréhension de ses mécanismes. Au cœur de chacun de ces chapitres, se trouve présenté une intuition essentielle de la découverte freudienne, marquée par la définition de concepts fonda-mentaux, aboutissant à une définition de plus en plus serrée des symptômes névrotiques.

L’intérêt philosophique de cette œuvre consiste essentiellement dans le souci permanent de Freud d’expliquer les maladies mentales, ici les névroses, en termes psychiques : c’est-à-dire en termes de sens, de signification, d’intention, de langage... au lieu de les renvoyer, comme la psychiatrie de son temps, à des causes mécaniques, organiques, physiologiques ou génétiques, – à une sorte de fatalité de naissance.