Affaire Dreyfus
Dans le volet politique de cette affaire, le plus important, force est de constater que l'antisémitisme n'est pas l'apanage de la droite de l'époque! La gauche est souvent antisémite par haine du capitalisme, et les ouvriers et artisans prennent les juifs pour responsables de leurs déboires faisant suite aux transformations de la société. La droite peut être antisémite suite aux persécutions dont les écclésiastiques sont l'objet, cristallisant le rejet du système républicain où adhèrent en masse juifs, protestants, franc-maçons.
Notons au passage que l'affaire du scandale du canal de Panama avait déjà alimenté un antisémitisme populaire, de part le judéité du baron de Reinach ou de Herz, mais aussi l'antiparlementarisme, par la corruption de certains députés.
L'affaire Dreyfus ne correspond en fait ni au clivage gauche/droite, ni à l'antisémitisme en tant que tel; le fait que Dreyfus soit juif a été un élément contingent de l'affaire, qui n'a pu que déchainer les passions des antidreyfusards antisémites, tels Drumont. Le clivage transcende les religieux, les différents mileux, les différentes classes sociales. antidreyfusards et antisémites: journaux La Croix, La libre Parole, de droite, mais aussi un certain nombre de journaux