Aide sous contrainte
Quand il survient, le passage à l’acte délictueux du mineur est souvent un phénomène isolé qui demeure un incident de parcours unique dans la vie de certains. Il peut être aussi, un phénomène économique avec les économies souterraines qui se développent dans les quartiers.
Pour d’autres mineurs, il est la partie visible qui laisse supposer des problèmes plus profonds au sein de la famille.
En effet, la décision judiciaire s’impose au mineur et par conséquent sur ses parents, c’est ce que j’appellerais « l’aide sous contrainte ».
Nous pourrions aussi dire que l’aide contrainte, « c’est toute situation où une personne se trouve à faire une « demande d’aide » qui n’émane pas d’elle mais est prescrite par un tiers ayant sur elle un pouvoir (capacité de gratifier ou de punir) ».
L’injonction paradoxale
Que faire dans une situation où une personne contraint une autre à se faire aider au travers d’un processus où l’aide reçue ne peut être efficace que si elle est voulue par la personne ?
Que faire dans une situation ou un juge/décision de justice contraint un mineur au travers d’une sanction pénal mandaté auprès d’un service PJJ où l’aide ne peut être efficace que si elle est voulue par le mineur ?
Dans un premier temps, le juge veut que le mineur change. N’empêche que ce « juge » dispose d’un pouvoir légal, administratif,… sur le mineur et qu’il peut de la sorte « exiger » du mineur qu’il obéisse et change.
Il y a toujours un espace entre vouloir et pouvoir….
Le juge veut que le mineur change. (D’accord…)
Mais sachant qu’un changement de soi ne peut s’imposer de l’extérieur même si le comportement de ce mineur est inadéquat, le juge peut penser secrètement cette phrase.
Je (personne physique ou moral) veux que tu te changes
Nous savons que changer nécessite de le vouloir soi-même. On peut alors écrite cette phrase :
Je veux que tu veuilles te changer
Il est difficile de répondre à une telle injonction paradoxale.