Alain cavalier
En "documentarisant" les acteurs (professionnels ou non, en tous cas peu connus), Alain Cavalier affine progressivement sa nouvelle manière de faire des films. Réduisant ses équipes techniques, renonçant progressivement à toute action dramatique traditionnelle, il aspire de plus en plus à filmer au plus près des êtres, ce qui va l'amener inévitablement vers le documentaire.
Il se lance dans une série de vingt-quatre portraits épiphaniques de femmes exerçant à Paris des métiers en voie de disparition (matelassière, cordonnière...).
En 2004 sort Le filmeur justement, journal intime filmé en vidéo sur plus de dix ans. Ce kaléidoscope méditatif sur la fuite du temps marque combien le cinéma d'Alain Cavalier est devenu l'accomplissement de son parcours intérieur (il apparait comme commentateur-acteur d’une histoire qu'il vit et reconstruit en même temps).
Humble franc-tireur du cinéma français, Alain Cavalier continue de bâtir une œuvre étonnante, qui sans avoir l'air d'y toucher nous emmène très loin…
En 1988, il réalise une série de 24 films intitulé "Portraits" sur les petits métiers en voie d'extinction à Paris et en région, qui s'achève en 1991. C'est une rencontre avec des femmes d'experience, à travers lesquelles le réalisateur se dévoile aussi. "Mon désir est d'archiver le travail manuel féminin. Mon espoir est qu'entre le premier et le dernier portrait, ce soit aussi l'histoire du travail d'un cinéaste."
Un cinéma qui refuse le mensonge, où chaque personnage n'est jamais très loin de ce qu'il est réellement dans la vie… Depuis bien longtemps, Alain Cavalier ne filme plus des acteurs et des histoires, mais des individus et leur quotidien. Comme dans René, son dernier film, où l'on suit au jour le jour, le régime d'un de ses amis qui excède les 130 kg. Avec ce style documentaire, concret, et très spontané, il attire l'admiration du spectateur pour la ressemblance de choses