Albatros
Ce poème est extrait de "Spleen et idéal", la deuxième partie du recueil Les Fleurs du mal. Cette partie évoque l'homme déchiré entre l'aspiration à l'élévation et l'attirance pour la chute, déchirement à l'origine de l'envie nommé spleen, indissociable de la condition humaine et qui finit par triompher. L'image de l'albatros capturé évoque l'idée d'un être totalement étranger au monde qui l'entoure. Baudelaire faisait partie de la génération des poètes maudits, c'est-à-dire non compris par les gens de son époque.
I] la parabole du poète oiseau
-L’albatros est personnifié étant donné que le poète se compare a l’oiseau
-l’élévation : aspect aérien
II] la condition ambiguë de l’albatros - en l’air l’albatros est un oiseau majestueux à l'allure souveraine désigné par la périphrase du vers 16 : " les rois de l'azur ", - alors que quand il se pose il paraît ridicule
Ces oppositions sont soulignées par des antithèses : - " roi " (vers 6) ? " maladroit " et " honteux
Les sonorités accentuent ce contraste : La majesté de l'oiseau en vol est rendue par l'assonance en " en "
La déchéance de l'albatros se traduit sur le plan phonétique par une sorte de dégradation et l'assonance en "en" est désormais associée à des mots dont le sens ou les connotations sont négatives ou péjoratives.
III] le symbole d’une chute
Image symbolique
On note le caractère ridicule de l'oiseau lorsqu'il est en dehors de son élément car un roi sur une planche, ce n'est pas sa place.
L'art est pour Baudelaire une affaire personnelle : le poète ne se mêle pas au public vulgaire. Leurs cultures sont trop éloignées. Le poète doit donc s'exiler, être seul et cette singularité s'est cristallisée dans le symbole de l'albatros.
Selon Baudelaire, la place du poète dans la société est comparée à un albatros : majestueux dans le ciel, son élément, mais ridicule sur terre et au contact des hommes. De même, le poète se situe au-dessus du commun des hommes