Alternance codique
La situation linguistique de l’Algérie peut être qualifiée de plurilingue dans la mesure où plusieurs langues de statuts différents cohabitent .
Nous avons d’une part, ce que le discours officiel a tendance à nommer, la langue nationale (l’arabe classique) et les langues étrangères(le français principalement), d’autre part, les langues maternelles : le berbère(le kabyle, le chauvi…)et l’arabe dialectal. Au sein de ces langues, de nombreuses variations linguistiques prédominent, elles sont généralement tributaires de la région ,de normes sociales et culturelles. En effet, d’une région d’Algérie à une autre, d’un individu à un autre, le parler kabyle ainsi que le parler arabe dialectal ne sont pas les mêmes .Ils varient selon les usages et la situation de l’énonciation.
Face à cette mosaïque linguistique, de nombreux phénomènes dus aux contacts des langues apparaissent tels que l’emprunt ,le calque, l’interférence et l’alternance codique.
Notre article portera sur la pratique de l’alternance codique ou code switching en milieu algérien. Nous tenterons de montrer à partir de l’analyse d’un corpus recueilli auprès des élèves de « 5ème année primaire » que la pratique de l’alternance codique relève de causes diverses dont la plus importante des élèves algériens visant à dire ,et donc à « faire »et « à être ».chaque élève élabore son ou ses modes de structuration linguistique en fonction de visées qu’il donne à son message destiné à être déchiffré, c’est aussi un produit qui est livré à l’appréciation des autres. L’alternance codique sera donc étudiée comme un phénomène pragmatique.
Nous adoptons à la suite de P.GARDNER CHLOROS la définition générale du code switching comme « changement/alternance de la langue ou de variété linguistique dans un discours ou une conversation » cette définition insiste sur deux points essentiels :
-L’usage alternatif de plusieurs codes implique, soit deux variétés d’une même langue ;
-L’alternance de