Amzab
Introduction
Les sociétés modernes produisent de plus en plus de richesses, nous l'avons vu dans la première partie de ce cours. Cela ne les empêche pas de connaître à la fois des inégalités variées et des conflits qui peuvent être considérés comme des moteurs de changement social mais qui sont aussi parfois les conséquences des transformations en cours. Pourtant, finalement, au cours du temps, nos sociétés se perpétuent tout en se transformant, elles ne disparaissent pas sous la pression des inégalités et des conflits. Comment est-ce possible ? Autrement dit, la question que nous allons aborder ici consiste à se demander comment les sociétés " tiennent ", c'est-à -dire ce qui les cimente, ce qui relie les individus les uns aux autres suffisamment solidement pour que la vie en société ne dégénère pas en guerre civile.
Ce ciment, que l'on appelle souvent "lien social" et qui produit de la solidarité entre les membres d'une société, ne naît pas spontanément. Il est le résultat de ce que l'on appelle intégration qui peut être définie comme le processus qui permet aux membres d'une société de se reconnaître comme équipiers d'un même bateau, si l'on peut faire cette comparaison, c'est-à -dire solidaires les uns des autres parce que partageant les mêmes valeurs, ayant chacun vis à vis des autres des obligations mais aussi des droits. Cette intégration se construit, elle ne se produit pas " par hasard ". Elle se construit dans des lieux (exemples : famille, associations, école) ou grâce à des dispositifs précis (exemple : la protection sociale). Elle permet aux individus, grâce à la socialisation, de partager les mêmes valeurs. Or la transformation des valeurs, les changements dans la vie économique et sociale affectent ces lieux d'intégration et ces dispositifs. Le résultat peut donc être que la cohésion sociale soit menacée. La cohésion sociale n'est donc jamais définitivement acquise, une société doit toujours veiller à la construire et,