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Victor Hugo (1802-1885)
Le Dernier jour d'un condamné (1829)
Bicêtre (1).
Condamné à mort !
Voilà cinq semaines que j'habite avec cette pensée, toujours seul avec elle, toujours glacé de sa présence, toujours courbé sous son poids !
Autrefois, car il me semble qu'il y a plutôt des années que des semaines, j'étais un homme comme un autre homme. Chaque jour, chaque heure, chaque minute avait son idée. Mon esprit, jeune et riche, était plein de fantaisies. Il s'amusait à me les dérouler les unes après les autres, sans ordre et sans fin, brodant d'inépuisables arabesques cette rude et mince étoffe de la vie. C'étaient des jeunes filles, de splendides chapes d'évêque, des batailles gagnées, des théâtres pleins de bruit et de lumière, et puis encore des jeunes filles et de sombres promenades la nuit sous les larges bras des marronniers. C'était toujours fête dans mon imagination. Je pouvais penser à ce que je voulais, j'étais libre.
Maintenant je suis captif. Mon corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en prison dans une idée. Une horrible, une sanglante, une implacable idée ! Je n'ai plus qu'une pensée, qu'une conviction, qu'une certitude : condamné à mort ! .
Questions (4 points)
1. Sur quelles oppositions le texte est-il bâti ? (2 points)
2. " mon esprit est en prison dans une idée " (ligne 16). De quelle figure de style s'agit-il ? Quel est son rôle ? ( l point)
3. Relevez deux énumérations dans le texte. Quelle(s) remarque(s) faites-vous sur l'ordre auquel elles obéissent ? (l point)
Faites un commentaire composé. (16 points)
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(1) Bicêtre : com de la prison où se trouve enfermé le condamné.
GROUPEMENT INTERACADÉMIQUE II - JUIN 1996, SÉRIES L, ES, S
Jules Vallès (1832-1885)
L’Enfant
Rien, une règle, des plumes rouillées, un bout de ficelle, un petit jeu de dames, le cadavre d'un lézard, une agate (1) perdue.
Dans une fente, un livre : j'en vois le dos, je