Archos face au piège du « low cost »
Les Echos n° 21263 du 05 Septembre 2012 • page 12
Spécialiste des tablettes d'entrée de gamme, la PME française doit affronter Google et Amazon
Difficile d'échapper à la morosité qui plombe cette rentrée 2012. De l'immobilier à l'automobile, les mauvaises nouvelles se cumulent et pas un secteur ne semble échapper à la rigueur ambiante. Même l'industrie high-tech, rassemblée la semaine dernière pour sa grand-messe européenne, l'IFA de Berlin, regrette le temps béni des années 2000, où les écrans plats, les lecteurs DVD et les ordinateurs battaient des records de ventes... et de marges.
Cette année à l'IFA, un unique objet semblait promis à un bel avenir : la tablette tactile. De Samsung à Asus en passant par Sony, tous les constructeurs y ont présenté leurs nouveaux modèles, souvent avec deux systèmes d'exploitation différents : Android de Google, seule alternative à l'iOS d'Apple jusqu'à présent, et Windows de Microsoft, dont l'arrivée programmée pour le 26 octobre suscite bien des espoirs.
Jusqu'à ces derniers mois, le marché des tablettes a été essentiellement celui de l'iPad : selon des documents présentés cet été lors du procès Apple-Samsung, le coréen a vendu 1,4 million de ses tablettes Galaxy aux Etats-Unis entre 2010 et la mi-2012. Dans le même temps, Apple en a écoulé 29,7 millions ! Dans ces conditions, une petite société française a réalisé une performance plus qu'honorable : Archos revendique plus de 4 millions de tablettes commercialisées dans le monde depuis 2009, et une place dans le Top 5 mondial des fabricants (en volume). Pas mal pour une PME de 200 salariés, dirigée par un ingénieur passionné, Henri Crohas.
L'ancêtre de l'iPod
La clef de cette performance, c'est d'être arrivé très tôt sur le marché des tablettes Android : dès l'automne 2009, c'est-à-dire plusieurs mois avant la présentation du premier iPad par Steve Jobs. Sortir des produits innovants avant Apple, c'est une constante de l'histoire