Arme nucléaire : menace ou garantie pour la paix
Quel rôle joue l’arme nucléaire dans les relations entre les deux puissances.
Entre 1945 et le milieu des années 70, les deux Grands se lancent dans une véritable escalade nucléaire afin de pouvoir menacer l’autre avec un arsenal plus important mais cette vision de l’arme nucléaire comme menace pour la paix cède le pas à une vision plus dissuasive de l’arme nucléaire qui apparaît comme une garantie pour la paix.
Après s’être dotée de la bombe A en 1949, l’URSS met au point la bombe H en 1953 (un an à peine après les Etats-
Unis). C’est l’escalade nucléaire, dans laquelle les Etats-Unis conservent cependant une avance notable, due au nombre de bombes mais aussi à la possession de bombardiers performants, les B52. Cependant, dans la seconde moitié des années
1950, le lancement de Spoutnik révèle au monde les progrès technologiques de l’URSS : elle est désormais capable de lancer des fusées à portée intercontinentale. Une compétition effrénée commence : les deux Grands se dotent de missiles ; dans le même temps apparaissent les premiers sous-marins nucléaires. Moins que le nombre de bombes et de vecteurs possédés par chacun des deux Grands, c’est leur capacité à se détruire mutuellement qui importe. On a atteint « l’équilibre de la terreur ».
La peur de l’apocalypse nucléaire a bien existé, particulièrement lors de la crise de Cuba. Au printemps 1960,
Khrouchtchev décide d’expédier à Cuba 48 missiles SS4 à moyenne portée, 32 missiles SS5 à portée intermédiaire et 40 têtes nucléaires. Le but est de garantir l’existence de Cuba mais aussi de répliquer à l’installation en Turquie par les
Américains de missiles Jupiter. Quand, le 14 octobre, un avion espion américain prend des photos des travaux