Art et histoire
2De cette intuition, est-il abusif de déduire qu’à moins de vouloir prendre des risques inconsidérés, le candidat non philo sophe, inquiet de cette invitation à une partie de trapèze volant avec Adorno, aura tout intérêt à se glisser dans le moule préformé de la dissertation traditionnelle, offrant son plan dialectique en trois parties (thèse, antithèse, synthèse) comme filet de sécurité.
3L’introduction sera sobre et mesurée. Elle se limitera pour l’essentiel à la définition des deux termes (prévoir quelques recherches rapides dans un bon dictionnaire de langue, dans un dictionnaire philosophique et dans l’Encyclopédia Universalis). Sou ligner d’emblée la complexité du sujet, ainsi que l’abondance d’analyses et de commentaires, souvent contradictoires, qu’il a générée. L’introduction s’achèvera sur une interrogation naïve : quid de l’art dans cette affaire ? Inutile d’annoncer le plan, cette précaution signe trop un esprit scolaire. Passer sans attendre à la première partie.
4Elle s’ouvrira sur une description très légèrement apocalyp tique, dont la technique en majesté constituera le thème central. Sa toute-puissance, son omniprésence, son impérialisme, son emprise sur le territoire, sur la vie physique et psychique de l’homme, le dopage constant que la science lui assure – feront l’objet d’une affirmation massive et peu nuancée. Le tableau comportera inévitablement un volet sur