Balade en brocéliande
Du plus loin que je m’en souvienne, c’est vers Iffendic que j’ai pris conscience de cet environnement exceptionnel. J’avais quatre ans, un dimanche matin d’été 1968. Un petit avion s’était crashé en forêt. Mon grand-père démarre la 2CV et nous allons voir. Nous arrivons à Trémelin. En effet, de la fumée monte au-dessus d’une pinède où s’activent les pompiers. Mais aussi exceptionnel que soit l’événement, mes souvenirs se focalisent sur le site : Trémelin était alors un étang dans un écrin de verdure sauvage, authentique. La végétation était composée de bruyères, de mousses, d’ajoncs qui piquaient, de rochers rouges qui écorchaient : la nature me rentrait dans la peau. L’eau du lac était un autre élément mis en valeur par ce qui l’entourait et réciproquement. Pour moi, c’était une révélation. J’en avais plein les yeux, je voulais en savoir plus… Alors on est revenu, souvent ; se promener, en famille, pique-niquer, se baigner, veiller entre copains, comme beaucoup d’autres. Enfin, on a pu faire le tour du lac, à pied, en VTT ou à cheval ; voir tout en deux heures : Le Casse, Trémelin, La Chambre aux Loups, pour qu’un plus grand nombre puisse aussi en profiter, il faut aussi partager.
Au sortir de l’enfance, c’est aussi dans ce pays de Brocéliande que j’ai savouré mes premiers moments d’indépendance : on m’envoyait, à vélo, à la messe le dimanche matin. Moi, je trouvais beaucoup plus intéressant de me promener. Il fallait se limiter à une heure et demie de liberté volée en toute discrétion. Mon itinéraire variait des Buttes de la Harelle, à Saint-Lazare,