Ballade a la lune
Ce sont des évocations, d’un pittoresque agressif et sur un rythme capricieux, de la nuit, de la lune qui est comparée à «un grand faucheux bien gras / Qui roule / Sans pattes et sans bras», qui est «rongée par le ver» ou «éborgnée par un arbre», qui est encore évoquée dans cette strophe fameuse : «Et c'est, dans la nuit brune,
Sur son clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i»
Commentaire
Ce poème de cent vers est un chef-d'oeuvre de fantaisie savante et de verve gracieuse souleva qui souleva les rires amusés des uns et les «clameurs» des vieux classiques qui y virent le type même de l'outrance romantique. Mais, dès 1833, Musset se moqua de ces niais qui ont «lu posément [...] la Ballade à la lune !» car, avec irrévérence, il avait parodié le romantisme nébuleux dans une ballade à la Victor Hugo, avait choisi la lune qui était un des thèmes favoris des poètes de la nouvelle école, s’était plus à faire comme eux de longues énumérations, des comparaisons forcées, des évocations infernales, des appels souvent déplacés à l'éternité et à I'infini. Les romantiques, se sentant visés, affectèrent désormais de prendre Musset pour un «amateur».
Le poème était aussi, mais combien plus légère et spontanée que celle de Hugo dans ses ‘’Odes et ballades’’, une imitation de Ronsard et des acrobaties prosodiques de la Pléiade, avec leur syntaxe archaïque, leurs inversions et les évocations des déesses lumineuses de I'Antiquité dans le style du XVIe siècle.
Les neuf dernières strophes, ouvertement égrillardes, ne furent pas