Baudelaire la chevelure
Introduction : Les poètes du XVIe ont aimé et pratiqué le genre du blason, qui consisté à célébrer en vers une partie du corps féminin. Baudelaire, grand amateur de la poésie de la Renaissance, à sa manière reprend cette tradition poétique dans « la Chevelure », poème XXIII de la partie spleen et idéal des Fleurs du mal. Cependant, ce poème composé de sept quintiles d’alexandrins, s’agit moins d’une description précieuse de la chevelue féminine que de la célébration de ses magiques pouvoirs de suggestions et d’évasion. Nous étudierons ce qui fait de ce texte un grand poème d’amour sensuel, puis nous verrons comment les sens sont au servie de l’imagination de la rêverie.
Plan
I. Un grand poème d’amour sensuel.
1) Ampleur et solennité.
2) Enthousiasme lyrique.
3) Célébration de la femme aimée.
a) Ferveur érotique.
b) Un certain féminin.
c) Egoïsme.
II. Les sens au service de l’imagination.
1) Les métamorphoses de la chevelure.
2) Le rôle prépondérant du parfum.
3) L’évocation d’un paradis.
4) Dimension mystique de la rêverie.
5) Accès au monde du souvenir.
Ce poème constitue un véritable hymne de la chevelure, un hymne d’une grande sensualité et de la femme. Ce poème, par l’ampleur de sa forme, a des allures de grande symphonie qui orchestre de façon grandiose le thème traité plus simplement que dans le poème « parfums exotiques ». On note l’ampleur et la solennité de ses cinq vers. Certaines strophes ne sont pas qu’une longue phrase de cinq vers. Les enjambements nombreux ajoutent à la majesté de ces strophes. Un enthousiasme lyrique parcourt ce poème. La plupart de ces invocations sont accentuées par le « ô », et sont spécifiques au lyrisme. L’émotion du poète, dans la première strophe, est également visible dans les coupes irrégulières. Ce lyrisme est employé pour célébrer la femme aimée. Il semble que Jeanne Duval soit précisément la femme qui ait inspiré à Baudelaire cette célébration.