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0,05%, après 0,15% en juin. Le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi a surpris les analystes en abaissant à nouveau son taux d'intérêt directeur, autrement dit son principal outil de politique monétaire. Un mouvement de baisse entamé en
2008, alors qu'il atteignait 4,25%, à peine interrompu par une petite remontée à 1,5% autour de 2012. Mais l'outil a manifestement atteint ses limites.
Pas d'effet direct sur l'économie
La BCE reconnaît d'ailleurs que la baisse des taux peine aujourd'hui à faire effet sur l'économie. "Toutes les informations chiffrées que nous avons en août (...) sur la croissance et l'inflation ont montré que la reprise économique perdait de la vitesse", a souligné Mario Draghi. "La politique monétaire ne suffira pas à atteindre les objectifs d'inflation", admet-il donc. La
BCE s'attend désormais à une hausse des prix de 0,6% cette année contre 0,7%. Et elle maintient ses prévisions pour 2015 et
2016 inchangées, à 1,1% et 1,4%. Mais son objectif de 2% est donc repoussé à plus tard. Bien plus tard.
"En l'absence d'une demande de crédit, la baisse des taux ne peut pas avoir de répercussions sur l'économie", soutient pour
L'Expansion Daniel Gérino, président du cabinet de gestion financière Carlton Sélection. Une opinion partagée par l'Association des banques allemandes: "La baisse des taux aura des effets économiques négligeables" et elle "soumet la BCE à une pression qui n'est pas nécessaire", critiquent les banquiers allemands. Mais une pression à la baisse sur l'euro
"Par contre, l'annonce de Mario Draghi a eu un impact immédiat
sur la devise, qui a dévissé. C'est une bonne chose pour la compétitivité des entreprises européennes", ajoute Daniel Gérino.
L'euro est tombé aujourd'hui sous le seuil de 1,30 dollar. "Une baisse durable", assure-t-il, "puisque le différentiel de taux par rapport au dollar va s'accentuer. La Fed annonce qu'elle va monter ses taux alors que la BCE annonce qu'elle va les