L’EXPERIENCE TUNISIENNE EN DROIT COMMERCIAL
Othman Ben Fadhel
Maître de conférences en droit privé
Université de Tunis
ISG de Tunis

« Qui croit écrire sur la pierre écrit sur le sable »
Gérard Cornu
Le commerce est le nerf de l’histoire. C’est le véhicule de la civilisation et du progrès. Mais il est aussi source de perfidie, d’hégémonie et d’agression, comme si le bien ne pouvait se faire sans le mal. Certains ont pu dire que le commerce est une guerre d’argent et qu’une Nation ne peut s’enrichir qu’en ruinant d’autres pays 1 ; et voilà que la mondialisation du commerce est annoncée comme un remède à tous maux soufferts par toutes les Nations.
Très ancienne, l’expérience de la Tunisie en matière de pratiques commerciales ; est un exemple révélateur de tous les heurs et malheurs apportés par le phénomène commercial, toujours épaulé par les instruments juridiques.
Le premier peuplement de la Tunisie est celui des amazighs (hommes libres), comme ils s’appellent eux–mêmes. Ils sont aussi appelés les Numides, ou qualifiés de barbares par les Romains, ou « bar’bar» par les Arabes, ou berbères par les
Français.
La Tunisie a été aussi une terre d’accueil pour les Phéniciens, les
Carthaginois, les Romains, les vandales, les Byzantins, les Arabes, les Turcs et les
Français. Cette histoire a largement contribué à l’évolution du droit commercial de ce pays et à l’ouverture d’esprit du tunisien d’aujourd’hui.
La pratique du droit commercial en Tunisie remonte ainsi à l’Antiquité. Les premiers comptoirs phéniciens en Tunisie datent du XIème siècle 2 . Av. J.C. (Utique).
Carthage c'est-à-dire « la ville nouvelle » a été fondée en 814 Avant J.C. par Elyssa
(la reine Didon, sœur de Pygmalion, roi de Tyr). Et qui ne connaît la ruse utilisée par

1

Colbert (1665), in « Chronique de l’humanité », sous la direction de Anik Blaise, p. 616, éd.
Chroniques, Belgique 1989.
2
Les phéniciens descendants des babyloniens ont inventé l'alphabet vers l'an 3200 av. J.C.(Mohamed
Mahfoudh : « De