Bergson, le rire – essai sur la signification du comique (1900).
Introduction
Henri Bergson, né le 18 octobre 1859 à Paris où il est mort le 4 janvier 1941, était un philosophe français, Le rire : essai sur la signification du comique paru en 1899 est l’une de ses grandes œuvres. L’objet du texte de Bergson est « le rire spécialement provoqué par le comique » le rire joyeux, le rire de soulagement, toutes les autres manifestations du rire ne sont pas ignorées, mais elles ne sont pas au cœur du problème de Bergson.
Son but est de déterminer les « procédés de fabrication du comique », sans pour autant réduire le comique à une formule qu’il suffirait d’appliquer pour susciter le rire. À chaque type de rire et d’effet comique correspond un certain travail de l’imagination.
Il replace le rire dans son « milieu naturel », qui est la société. Il cherche à déterminer la fonction du rire dans la société, une fonction « utile ».
Bergson parle volontiers de « fantaisie comique » pour désigner le rire né d’un effet comique. Il en recherche l’essence. Elle est liée à la fois à l’art (car elle se veut une forme artistique, avant tout littéraire) et à la vie (car elle se produit au quotidien). Elle est en prise avec la façon dont l’imagination travaille, avec les représentations individuelles et collectives d’une société donnée.
Chapitre I : Du comique en général – Le comique des formes et le comique des mouvements – Force d’expansion du comique.
A. Du comique en général
• Le comique et les sentiments.
« Il n’y a pas de comique en-dehors de ce qui est humain ». L’homme est défini comme le seul animal qui sait rire mais surtout le seul animal qui fait rire .
Or l’homme qui rit est insensible, en effet l’indifférence est le milieu naturel du rire. On ne peut pas rire de quelqu’un dont on a pitié ou pour qui on éprouve de l’affection. Ce qui fait du rire avant tout un phénomène intellectuel, qui n’est possible que dans le détachement vis-à-vis de toute