Biographie de jules michelet
3670 mots
15 pages
"Jules Michelet naquit dans le chœur d’une ancienne église, « occupée », nous dit-il, « et non profanée » par l’imprimerie que son père y avait établie en pleine Terreur. Son enfance fut pénible; le régime despotique auquel Napoléon avait soumis la presse et le commerce de la librairie avait réduit à la pauvreté M. Michelet père, qui était obligé d’accomplir lui-même avec son père, sa femme et son fils tout le travail de l’imprimerie. Il finit même par renoncer à son industrie pour gagner péniblement sa vie comme gérant ou comptable. Il put toutefois envoyer son fils au collège Charlemagne, où les professeurs, MM. Villemain et Leclerc, reconnurent bien vite les hautes facultés du jeune Michelet, qui remporta un prix de discours français au concours général. En 1819, il obtenait le titre de docteur ès lettre avec deux thèses, l’une sur les Vies de Plutarque, l’autre sur L’Idée de l’infini d’après Locke. Le 21 septembre 1821, il était reçu agrégé des lettres. À peine sorti du collège, il était entré comme professeur à l’institution Briand, et, en 1821, l’abbé Nicole l’appela à enseigner l’histoire au collège Sainte-Barbe, dont il avait un des fondateurs. Michelet composa pour l’usage de ses élèves un Tableau chronologique de l’histoire moderne (1453-1789), parus en 1824. Un admirable Précis d’histoire moderne, dont la première édition parut en 1829, fut le résumé de ses cours de Sainte-Barbe.
Bien que les nécessités de l’existence eussent forcé Michelet à accepter les fonctions de professeur d’histoire, c’était à ce moment vers la philosophie qu’il se sentait le plus attiré. Il traduisit Reid, Dugald-Stewart et la Philosophie de l’histoire de Vico. Cette dernière traduction parut en 1829. Tous les projets d’ouvrages qu’il forma de 1824 à 1829 portent la trace de cette préoccupation philosophique appliquée, soit à la littérature, soit à l’histoire, soit même aux sciences naturelles. Aussi lorsque l’École normale fut rétablie en 1826, sous le titre d’École