« J'ai plié la langue française à mon vouloir-dire » | | | Aimé Césaire (1913 - 2008 ) | | | | | | j’habite une blessure sacréej’habite des ancêtres imaginairesj’habite un couloir obscurj’habite un long silencej’habite une soif irrémédiablej’habite un voyage de mille ansj’habite une guerre de trois cents ansj’habite un culte désaffectéentre bulbe et caïeu j’habite l’espace inexploité[…]la pression atmosphérique ou plutôt l’historiqueagrandit démesurément mes mauxmême si elle rend somptueux certains de mes mots « Calendrier laminaire », in Moi, Laminaire, 1996 | | | | | | «Une civilisation qui s'avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente.» Discours sur le colonialisme | | | | | | Comment est né le mot «négritude» Dans un entretien, Aimé Césaire raconte comment est né le mot «négritude» : «Un jour, je traverse une rue de Paris, pas loin de la place d'Italie. Un type passe en voiture : " Eh, petit nègre ! " C'était un Français. Alors, je lui dis : « Le petit nègre t'emmerde ! » Le lendemain, je propose à Senghor de rédiger ensemble avec Damas un journal : L'Étudiant noir. Léopold : « Je supprimerais ça, on devrait l'appeler Les Étudiants nègres. Tu as compris ? Ça nous est lancé comme une insulte. Eh bien, je le ramasse, et je fais face. « Voici comment est née la négritude », en réponse à une provocation... » ____________ La Négritude: http://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9gritude | | | | | | | | Mot Parmi moi de moi-même à moi-même hors toute constellation en mes mains serré seulement le rare hoquet d’un ultime spasme délirant vibre mot j’aurai chance hors du labyrinthe plus long plus large vibre en ondes de plus en plus serrées en lasso où me prendre en corde où me pendre et que me clouent toutes