« Ce n'est point une nécessité qu'il y ait du sang et des morts dans une tragédie: il suffit que l'action en soit grande, que les acteurs en soient héroiques, que les passions y soient éditées, et que tout s'y ressente
Jean Racine, préface de Bérénice
En vous référant à Bérénice expliquez ce qu'il faut entendre par « tristesse majestueuse ».
Lors de sa parution en 1670, Bérénice fait polémique. En effet, de nombreuses personnes pensent qu'il ne s'agit pas d'une tragédie telle que l'a présenté son auteur, Jean Racine. Ainsi Théophile Gautier affirme « Bérénice, à dire vrai, n'est pas une tragédie, il n'y coule que des pleurs et point de sang. » Racine écrit dans la préface de son oeuvre afin de répondre aux critiques « ce n'est point une nécessité qu'il y ait du sang et des morts dans une tragédie: il suffit que l'action en soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s'y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. » Il faut entendre par là, que la mort n'est pas un facteur indispensable pour ressentir toute la magnificence d'une tragédie. En effet, il suffit que l'action y soit honorable, les acteurs héroïques et les passions excitées afin de ressentir cette tristesse majestueuse qui caractérise la tragédie selon Racine. Nous pouvons nous demander ce qu'entend Racine par « tristesse majestueuse » et en quoi Bérénice y relève-t-elle. Afin de répondre à cette problématique, nous allons dans un premier temps donner les différents critères qui composent une tragédie classique et nous les comparerons avec Bérénice dans le but de comprendre la première partie de l'énoncé. Puis, nous démontrerons en quoi Bérénice est une tragédie.
Au XVI ème siècle une tragédie doit remplir un certain nombre de critères pour être qualifié comme telle. Tout d'abord il y a ce qu'on appelle les trois unités:l'unité