Comment la réécriture peut elle reprendre les conceptions d’une œuvre ancienne, et d’une nouvelle création, invention ?
2622 mots
11 pages
Le texte 1 est un sonnet de Baudelaire (1821-1867), extrait des Fleurs du Mal, qui fut condamné comme immoral, transgresseur en 1857, mais événement qui n’empêcha point le français à continuer à écrire. Dans le deuxième texte, Philippe Jaccottet (1925), poète et traducteur contemporain vaudois, fait une réécriture du poème baudelairien, et est extrait de L’effraie. Puis dans le troisième texte, signé par George Perec (1936-1982), et objet aussi d’une réécriture, l’auteur se promet de ne pas employer la lettre « e », comme il le fait tout au long du roman La Disparition (1969), et dont fait partie cet extrait. Ainsi, ces trois textes sont tous les trois des sonnets, poèmes de 14 vers composés de deux quatrains, et deux tercets, et le poème de Baudelaire est le texte source de deux réécritures, celle de Jaccottet, qui l’imite en gardant la forme et l’esprit, puis celle de Perec, qui se livre à un jeu littéraire, en partant de « Le Recueillement ». Tout d’abord nous analyserons les points en commun entre le texte originel, et ses réécritures, puis les éléments modifiés, renouvelés.
Dans son sonnet, Jaccottet respecte tout d’abord le rythme sur les quatrains, à la façon de Baudelaire, avec des rimes croisées, « tranquille »/ « ville », « rapproches »/ « proche », et « voici »/ « souci », « fin »/ « chemin ». De plus, l’impératif « Sois tranquille », en début du premier vers, est un clair écho de l’impératif « Sois sage », placé au même endroit. Le thème des deux poèmes coïncide à la perfection : c’est l’opposition de deux idées, la mort et le plaisir, comme une claire antithèse, tout au long de deux poèmes. Ainsi dans ces d eux poème, la mort est inéluctable, incontournable contre le plaisir, qui ne peut rien contre elle. D’autre part, George Perec, dans « sa chanson par un fils adoptif au Commandant Aupick », son titre lui-même, qui fait allusion au père de Baudelaire, rend très claire et directe la volonté de réécrire le poème baudelairien. Tandis que le jeu