Commentaire chapitre xviii candide - voltaire
INTRODUCTION :
Entrés en Eldorado au chapitre XVII après un voyage qui rappelle celui des contes initiatiques (nombreuses difficultés d’accès, nécessité de franchir des étapes successives et de passer une véritable frontière symbolique cf chap 17), Candide et Cacambo découvrent un univers fabuleux qui pourrait bien être « le meilleur des mondes ». Les richesses sont immenses et accessibles à tous, l’accueil est chaleureux. Les deux personnages se trouvent donc tout à fait déconcertés et obligés de revoir constamment leurs propres critères de jugement. L’Eldorado est à ce titre un contexte qui oblige à la relativisation. Après avoir rencontré un vieillard qui les renseigne sur la religion du pays (un déisme tolérant comme celui que prônait Voltaire), ils sont conduits auprès du roi et découvrent la réalité politique du pays.
1.Une utopie
Cet épisode du conte présente les caractéristiques de l’utopie. Ce mot a une double étymologie grecque : eutopie, le pays où tout est parfait, et outopie, le pays qui n’existe pas. Ce mot a été inventé par l’Anglais Thomas More qui publie un livre en 1516 intitulé l’Utopie. Cet ouvrage rapporte le récit d’un voyageur qui visite un pays imaginaire où un régime politique idéal gouverne un peuple heureux. Tout est passé en revue dans le moindre détail : institutions, mœurs, religion, organisation du travail…
La composition du passage
La structure est chronologique. Tout se passe en une journée :
- La matinée sert au voyage : en moins de quatre heures on arriva au palais
- L’après dîner (l’après-midi) comporte la toilette des voyageurs :les conduisirent aux bains, les vêtirent de robes…, le salut au roi Candide et Cacambo sautèrent au cou de Sa Majesté, la découverte de la ville et le souper chez le roi. Le passage d’un épisode à l’autre est bien marqué dans le texte par des expressions temporelles : après quoi, en attendant, après avoir parcouru.
Or, ce type de composition, où un voyageur