Commentaire
I - Une narration vivante
Nous avons affaire à un récit vivant, se déroulant à la campagne. La couleur locale est rapidement affichée par un vocabulaire ordinaire à l'époque de Maupassant tels que "galopier" ou "garnement" et par un décor ordinaire : celui d'une école remplie d'enfants, et cette même couleur locale permet, par son côté pittoresque, une description concrète de la vie champêtre, comme celle de l'influence des ragots dans ces régions. L'auteur cherche à donner vie à son récit par toute une série de figures de rhétorique propre aux naturalistes; tout d'abord, le texte possède comme temps dominant le passé simple, introduisant la présence d'actions et d'événements spéciaux, dont le premier est marqué par la conjonction de coordination d'opposition "mais". Cependant, d'autres temps comme l'imparfait, afin de faire des descriptions, ou le plus que parfait, afin de faire des retours en arrière, sont aussi employés. ex : "Tous avaient entendu parler" Quant au rythme ternaire du 1° paragraphe, il marque une cassure rythmique avec la suite du texte d'où se dégagent certains mouvements (cf. : circulaire Simon). De plus, au bout de quelques temps, apparaît un dialogue concis, mettant en valeur la violence du désespoir de l'enfant isolé, valorisation d'autant plus amplifiée du fait des contrastes, comme l'âge du "gars", 15 ans, et du petit, 8 ans, et de la présence de connecteurs logiques accentuant les va-et-vient entre le groupe et le gamin. ex : "Quand". Enfin, le narrateur omniscient (connaît les pensées des commères) ne dépeint pas seulement les réactions des personnages, mais les justifie aussi. De ce fait, il glisse de temps à autre dans la peau des personnages apportant alors une focalisation zéro au texte, jeu assez caractéristique du réalisme et du naturalisme. Par certains procédés, l'écrivain met donc en relief la scène, et fait désirer au lecteur la suite. On évolue alors d'une simple narration à un