Nous allons étudier trois textes présents au sein de ce corpus, « L’albatros » tiré des « fleurs du mal » de Baudelaire écrit en 1857, « Les Rayons et les ombres » de Victor Hugo écrit en 1840 et enfin de « ce que dit Elsa » D’Aragon écrit en 1942. Chaque poème annonce ce qui fait du poète un être différent des autres hommes. Néanmoins, on peut discerner des points communs et des différences.

Dans un premier temps, on relèvera les points communs. Il convient de noter l’importance du champ lexical de la religion qui donne une dimension lyrique. Selon Baudelaire, le poète dans la société peut-être comparé à un albatros : majestueux dans le ciel mais ridicule sur terre et au contact des hommes. Les grandes ailes de l’oiseau font penser aux ailes d’un ange. Les oppositions sont soulignées par des antithèses «roi » et « maladroit » et « honteux ». Pour Victor Hugo, le poète est un élu. Il s’agit d’un être totalement différent des autres, à l’image du Christ qui a enduré la souffrance et le martyr. Il est bienveillance et souffre pour le peuple. Sa mission est d’éclairer la foule. Le poète est un être entre deux mondes : Dieu et les hommes. De nombreuses hyperboles, accumulation traduisent la réussite de la mission sacrée : « il rayonne ! », « il jette la flamme » . Dans le dernier texte, Aragon fait appel à se qui touche à la mort « le chemin de croix », « chrysanthèmes », « trépas ». Le recours aux périphrases définit la portée des images. On retrouve aussi le poète en tant que porte-parole. Dans le texte 2, la dimension mystique donne au poète une mission fondamentale : le poète a pour tâche d’orienter l’histoire, de guider vers la lumière « peuples ! Écoutez le poète ! ». Victor Hugo sacralise le poète et en fait un visionnaire pour les hommes : «Écoutez le rêveur sacré ! ». Dans le texte 3, Aragon rend une hymne à sa femme, Elsa Triolet, qu’il vénère. Il fait parler sa femme qui l’encourage à mettre sa poésie au service de la Résistance.