Corpus
Candide ou l’optimisme, de Voltaire. Le théâtre, enfin, trouve sa place dans ce corpus avec une scène d’Ubu roi, d’Alfred Jarry. Tous ces textes ont en commun de proposer une représentation plus ou moins comique de la figure du souverain par le biais d’une argumentation indirecte. Nous verrons dans un premier temps quelle image cestextes donnent du pouvoir absolu. Nous analyserons ensuite à partir du contexte historique de leur écriture, comment chacun des auteurs élabore une critique implicite du pouvoir en place.
La vision du souverain telle que la présentent les images d’Épinal confère aux princes de nombreuses qualités, par l’exemple l’écoute, le discernement, la patience, la bravoure, la clémence… Cette vision idéalisée est proche de correspondre à celle que Voltaire donne du roi d’Eldorado, que le narrateur, par trois fois, nomme « Sa Majesté ». Le royaume semble trèsriche, comme en témoignent les descriptions du palais et de la ville. Mais malgré le faste de sa cour, le roi reste un homme dont les qualités humaines et la modestie l’emportent sur tout le reste : « Sa Majesté […]les reçut avec toute la grâce imaginable […] et les reçut poliment à souper ». Cette figure royale tranche avec « Sa Majesté Lionne », telle qu’elle est esquissée par La
Fontaine. Désigné sous des termes divers (« Prince », « Monarque », « Monseigneur du Lion », « Sire ») le lion cherche d’abord à « étal[er] sa puissance », à montrer sa « sévérité » ou la cruauté d’un « Caligula », comparaison qui prête à sourire tante elle est peu flatteuse. Contrairement aux précédents, les souverains de
Victor Hugo et d’Alfred Jarry ont pris le pouvoir par la force,