Corrige Sujet 3 Mill Liberte 2013
Dégagez la thèse de ce texte et montrez comment elle est établie.
La thèse défendue par l’auteur dans ce texte est qu’une communauté ne peut contraindre légitimement un individu à faire (ou à ne pas faire) une action que si cette action porte préjudice à autrui.
Pour soutenir cette thèse, énoncée dans la première phrase, John Stuart Mill récuse d’abord l’idée opposée : vouloir forcer un individu à agir (ou à ne pas agir) au nom d’un idéal de bonheur, de sagesse ou de justice est selon lui injuste.
John Stuart Mill introduit alors une distinction conceptuelle qui lui permet de justifier sa thèse : il sépare la « contrainte » de la « persuasion » : si une communauté estime qu’un certain comportement devrait (pour son bien, etc.) être adopté par un individu, elle peut certes tenter de le persuader (par des reproches, argumentations, supplications, etc.) d’adopter de lui-même ce comportement. Mais elle ne peut pas l’y contraindre.
L’auteur conclut son argumentation en limitant le domaine légitime d’utilisation de la contrainte sociale : le seul espace de contrainte légitime est celui qui concerne le rapport de l’individu aux autres individus. Ce n’est que dans la mesure où l’individu porte préjudice à autrui, et non à lui-même, que la société peut exercer sa puissance de contrainte ; car l’individu, s’il est un « sujet » du corps social, est en revanche souverain en ce qui le concerne, lui (son corps et son esprit).
2. a) Expliquez : « Contraindre quiconque pour son propre bien, [...] ne constitue pas une justification suffisante »
[Reformulation] Le fait de chercher à promouvoir l’intérêt, le bonheur d’un individu ne légitime pas le fait de le contraindre à adopter un certain comportement, c'est-à-dire de l’y forcer contre son consentement. [Justification] On peut justifier cette affirmation en remarquant que seul l’individu peut déterminer ce qu’il considère être son propre « bien ».
Lui seul peut décider de ce qui est conforme à son bonheur, puisque lui seul