Crise économique des année 20
La France des années 20 connaît pendant une dizaine d'années une certaine prospérité économique, mais dès 1931 elle se trouve plongée dans la crise mondiale. A partir de cette date, les gouvernements qui se succèdent vont avant tout répondre à la crise par diverses mesures de déflation et de coupes budgétaires au détriment de toute politique sociale, perdant ainsi la confiance populaire. Ce climat d'incertitude ainsi que la multiplication des affaires financières favorise alors la montée des ligues d'extrème droite. Antiparlementaires, racistes et antisémites, ces ligues appellent à manifester le 6 février 1934, le jour même de l'investiture de Daladier. La manifestation connaîtra la plus sévère répression de l'histoire des mouvements de rue depuis la semaine sanglante. A ce contexte intérieur difficile, s'ajoute une situation internationale explosive, qui excite les fantasmes des ligueurs : en effet le maintien au pouvoir du fascisme en Italie, ou l'arrivée des nazis au pouvoir en Allemagne font penser à l'extrème droite que leur heure est venue en France.
Aujourd'hui, à l'heure de la montée en puissance de divers courants de pensée extrémistes traiter du 6 février 1934 n'apparaît pas vide de sens.
Il convient d'abord de se demander comment le 6 février 1934 est il apparu, et si il est un accident de l'histoire ? Comment un simple scandale comme la IIIe République en a vu tant d'autres a-t-il pu susciter tant de réactions mais surtout comment peut on faire du 6 février l'un des éléments déclencheurs de la naissance du Front Populaire ? Enfin quelle importance donner aux diverses interprétations du 6 février 1934 ou en d'autres termes, quelle est la part du mythe dans l'image qu'a aujourd'hui cette date dans la mémoire collective ?
Nous verrons cela en trois temps : nous verrons d'abord que c'est dans un contexte particulier que s'inscrivent les émeutes du 6 février 1934, puis quelles réactions celui-ci a suscité et enfin quelle approche il