Critique épistémologique de l'ouvrage de milton friedman: capitalisme et liberté
L’évaluation est une fausse science. Le rapport Inserm sur les psychothérapies en apporte une nouvelle preuve. L’esprit qui y préside se nomme scientisme. La fausse science s’aborde par la méthodologie et le scientisme par l’épistémologie.
Je voudrais suivre la voie ouverte par Weber et aborder le scientisme par l’éthique du savant. En 1919 il prononça deux conférences indissociables, l’une sur la vocation du savant, la seconde sur la vocation d’homme politique. Comme nous le verrons ces deux conférences se répondent et s’éclairent mutuellement.
Le Savant
Il part d’une question simple : qu’elles sont les conditions pour qu’un homme accomplisse dignement sa vocation de savant, c’est-à-dire quels sont les critères éthiques exigibles pour qu’on puisse dire d’une action qu’elle est celle d’un savant. Et cela compte tenu de ce que Weber nomme le désenchantement du monde.
Nous sommes soumis depuis des millénaires à un processus de rationalisation et d’intellectualisation s’appliquant à tous les domaines de la pensée et de l’action humaine. Sur le plan éthique ce désenchantement du monde à pour corrélât l’irrationalité éthique, les paradoxes inéliminables de l’éthique. La rationalisation croissante entraîne une perte progressive des significations qui a le monde pour un être humain. La science ne produit pas de signification, au contraire elle creuse un écart toujours plus grand entre l’homme et ses outils, entre l’homme et son monde. Ce processus est analogue à celui décrit par Freud : la civilisation génère son propre malaise comme la rationalisation génère le mal vivre, autrement dit a . Nous savons de moins en moins y faire avec la jouissance que jusque là la tradition localisait et encadrait.
Aujourd’hui divers ordres de valeurs s’affrontent en des points de vue incompatibles et l’homme est condamné à décider seul de ce qui va guider son action. Pour guider son action il est condamné à choisir