Culture pour tous versus culture pour chacun
L’article « Le glas de la culture pour tous »est paru dans le Télérama n°3174, daté du 11 novembre 2010 et est écrit par David Conrod, rédacteur en chef adjoint chargé des arts et des scènes.
C’est une critique ouverte sur un programme d’actions lancé par le Ministère de la Culture, écrit par le conseiller Francis Lacloche, conseiller du cabinet de Frédéric Mitterrand.
Ce programme s’intitule « Culture pour chacun » et comme le souligne David Conrod dans son titre, « Le glas de la culture pour tous », cet article nous propose une vision antagoniste entre Culture pour Chacun et Culture pour tous. En effet, le glas étant un mot assez caricatural désignant une sonnerie de cloche qui tinte, pour annoncer l’agonie ou la mort d’une personne, la vision développée par le journaliste - qui joue en même temps sur le nom du conseiller -se rapprocherait donc de la fin de la Culture Pour Tous. L’est-ce vraiment ?
Nous essaierons d’amener une lumière sur cela en reprenant les propos du journaliste énoncés dans l’article que nous confronterons à ceux du conseiller. Nous les développerons sous trois aspects, la remise en question de la Culture Pour Tous, la Culture Pour Chacun qu’il veut valoriser et la confrontation des deux.
1. La remise en question de la Culture pour tous
Dans son article David Conrod souligne le fait que ce programme d’actions suit une idée énoncée par Malraux lors d’un de ses discours à l’Assemblée Nationale daté du 27 octobre 1966, dans lequel le ministre « oppose « la culture pour tous à la soviétique », à la « culture pour chacun » qui permet à tout citoyen d’ « obtenir ce à quoi il a droit » ». Il rajoute que cette situation est caricaturalement sortie de son contexte par le cabinet du ministre qui en fait son cheval de bataille.
C’est en effet ce qui est annoncée dès les premières lignes de ce programme d’actions, la partie intitulée « l’héritage de la démocratisation culturelle », commence par :
« Le 27 octobre 1966,