De l’Iliade à l’Odyssée : l’émergence d’une pensée de la sensation tactile et de l’unité du corpsGaia : revue interdisciplinaire sur la Grèce Archaïque
De l’Iliade à l’Odyssée : l’émergence d’une pensée de la sensation tactile et de l’unité du corps
Sylvie Galhac
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Galhac Sylvie. De l’Iliade à l’Odyssée : l’émergence d’une pensée de la sensation tactile et de l’unité du corps. In: Gaia : revue interdisciplinaire sur la Grèce Archaïque, numéro 20, 2017. Toucher …afficher plus de contenu…

ὣς ἄρα φωνήσας ὠρέξατο χερσὶ φίλῃσιν, οὐδ’ ἔλαβε 13.
« Mais viens plus près de moi : qu’un instant au moins, aux bras l’un de l’autre, nous jouissions de nos tristes sanglots ! Il dit et tend les bras, mais sans rien saisir 14. »
Ce passage, où l’on remarquera que la gestuelle demeure inaccomplie, est proche de la scène du chant XI de l’Odyssée qui montre comment Ulysse, aux enfers, tente, sans y parvenir, d’enlacer la ψυχή de sa mère Anticlée 15 : ὣς ἔφατ’, αὐτὰρ ἐγώ γ’ ἔθελον φρεσὶ μερμηρίξας μητρὸς ἐμῆς ψυχὴν ἑλέειν κατατεθνηυίης. τρὶς μὲν ἐφωρμήθην, ἑλέειν τέ με θυμὸς …afficher plus de contenu…

« Le Cyclope, gémissant et éprouvant de violentes douleurs, ôta, en tâtonnant de ses mains, la pierre qui bloquait l’entrée. Lui-même s’assit dans l’entrée et étendit les deux bras pour tenter de prendre qui s’avancerait au dehors au milieu des moutons. Sans doute, en effet, croyait-il en son esprit que j’étais assez sot pour avoir une telle idée. » ἄναξ δ’ ὀδύνῃσι κακῇσι τειρόμενος πάντων ὀΐων ἐπεμαίετο νῶτα ὀρθῶν ἑσταότων· τὸ δὲ νήπιος οὐκ ἐνόησεν, ὥς οἱ ὑπ’ εἰροπόκων ὀΐων στέρνοισι δέδεντο.
« Le maître des lieux, épuisé par de malignes douleurs, tâtait le dos de tous les moutons qui se tenaient immobiles. Mais le sot ne comprit pas l’astuce :