La conception du bonheur

Xavier et son frère Nicolas, très différents, s'opposent aujourd'hui sur leur conception du bonheur. La thèse de Xavier est que le bonheur est lié à la moralité alors que Nicolas pense que le bonheur est un idéal toujours inaccessible.

- J'ai été embauché, s'écria Xavier, je suis le plus heureux des hommes ! - Voyons mon frère, comment peux-tu être heureux alors que tu vas travailler ? - Mais Nicolas ! murmura-t-il, mon bonheur se construit tout au long de ma vie et le travail aide à cette construction. - Non ! Le bonheur n'est pas de ce monde ! hurla Nicolas, tous les hommes cherchent le bonheur et aucun n’atteint son but. Tout leurs gestes sont justifiés par leur objectif jusqu'à leur suicide lorsqu'ils comprennent que le bonheur n'est qu'utopique. - Xavier proteste, ce n'est pas parce que les hommes n'atteignent pas leur but qu'ils sont voués à leurs gestes mais car leur bonheur utopique est une déception qui les conduit à un grand désespoir. Le bonheur est la réalisation de l'activité pour laquelle nous sommes doués et pour être heureux, nous devons nous consacrer à nos besoins élémentaires. Le bonheur se trouve en majorité dans notre vie rêveuse. - Le bonheur de la vie pensive se présente plus comme un idéal inaccessible que comme un bonheur réalisable, affirma Nicolas, imaginer que le bonheur est accessible lors de la vie humaine est une conception manquant de maturité. Être honnête permet d'accéder au bonheur mais uniquement après la mort. - Certes, souffla Xavier, mais si le bonheur est utopique, comment expliques-tu les sensations de bonheur que tout le monde ressens au cours de son existence ? Être heureux est un état d'esprit qui ne peut s'obtenir qu'en satisfaisant les désirs nécessaires et en écartant toutes illusions inconcevables. Se contenter de peu au quotidien fait le plus grand bonheur d'un homme. - A t'entendre le bonheur n'est que nécessaire et ne peut pas être un but plus