Dictées de pivot
Qu’on y susurre des romances melliflues ou qu’on y entonne a cappella les grands airs de l’opéra italien, le music-hall est un lieu magique. Comment ne serions-nous pas émus, voire bouleversés, par les films sépia, usés d’avoir été trop diffusés, où nous voyons Edith Piaf, les Beatles ou Oum Kalsoum chanter des refrains qui ont déchaîné les vivats et les hourras des foules ? Ils ne sont pas démodés puisque ce sont sont toujours des rengaines, des scies. Les adolescents savent-ils qu’on peut préserver son visage des redoutées acnés par l’écoute des vieux tubes ?
Bien des couples lambda aiment tant le music-hall qu’ils l’installent à leur domicile. Au début, ce ne sont que roucoulades, ariettes, barcarolles, sérénades énamourées, canzones enfiévrées, ballades de Chopin au retour de balades romantiques. Hélas ! Après s’être beaucoup plu, l’homme et la femme se sont laissé engluer dans des querelles de cohabitation et se sont de plus en plus souvent dressés l’un contre l’autre.
A leur nouveau répertoire, des lamentos, des goualantes, des villanelles acidulées, des pots-pourris de complaintes, bientôt des requiem. On a bien raison de dire que tout finit toujours en chansons. Mais tout dépend des paroles. Quant à moi, je préfère les épithalames fredonnés à deux, les tricotets et les hymnes à l’amour.
Les parades de New York
C'est en l'honneur du général Lafayette que New York a organisé sa première grande parade. C'était en mille huit cent vingt-quatre. Pour qui les confettis ont-ils été les plus nombreux à être lancés ? Pour le sacre d'un président ou pour l'apogée triomphal de la vie d'un cosmonaute ? Les Européens ne peuvent qu'être babas devant ces défilés monstres dominés par les vivats, par les brouhahas, par les flonflons des orchestres bleu ciel, rouge écarlate, gorge-de-pigeon ou blancs comme neige.
En France, outre les géantes manifs syndicales ouvertes aux ayants droit, c'est-à-dire tout le monde, nous nous sommes