Discours de l'abbé sièyes sur la question du véto royal
L'abbé Sieyès (Emmanuel-Joseph Sieyès), homme d'Etat et homme d'Eglise, est né le 3 mai 1748 et décédé le 20 juin 1836 à Paris. Il devient Chanoine de Tréguier en 1775 puis vicaire-général de Chartres (nomination en 1787) lorsque Louis XVI décréta la convocation des États-Généraux. Par la suite, il est nommé conseiller commissaire à la Chambre supérieur du Clergé.
Il a travaillé, entre autre, à la rédaction de la constitution ainsi qu'à celle du serment du Jeu de Paume en 1789. Dans cette même année, il est élu député du Tiers-Etat aux Etats Généraux et propose la transformation de la Chambre du Tiers-Etat en Assemblée Nationale. Il devient célèbre dès 1788 par son Essai sur les privilèges mais encore plus avec sa brochure Qu'est-ce que le Tiers-Etats de 1789, texte fondateur de la Révolution Française qui assura sa popularité. Siéyès fut peut-être le plus grand politique de son époque ; il fit en effet comprendre toute l'importance du Tiers-État ; prépara ou amena plusieurs des mesures les plus importantes de la Révolution : la formation de l'Assemblée nationale, la déclaration des droits de l'homme, la nouvelle division territoriale qui fit disparaître la distinction des provinces et leurs privilèges ; il eut aussi la plus grande part à la nouvelle constitution adoptée après la journée du 18 Brumaire.
Comment les citoyens et le gouvernement réussissent t-ils a concourir a l'application et à l'obéissance de la loi? Sieyès, dans l'extrait présenté, nous démontre que deux types de procédés sont mit en oeuvre. Tout d'abord, il analyse la démocratie directe, par recours immédiat, puis il explique l'existence d'une démocratie indirecte, ou démocratie représentative.
I. Démocratie directe par recours immédiat.