La tragédie est un genre littéraire provenant du théâtre grec antique. Celle-ci se distingue des autres genres entre autre par la fatalité qu’elle suscite chez le lecteur. C’est d’ailleurs en s’inspirant de l’un des mythes les plus célèbre de la Grèce antique, soit le mythe d’Œdipe, que Jean Cocteau rédigea son œuvre La Machine infernale qui fut publiée en 1934. Au cours de cette adaptation de Cocteau, on remarque une certaine dégradation ainsi qu’une dérision des soi-disant héros, faisant ainsi ressortir un sentiment d’absurdité de l’œuvre. C’est donc par le déséquilibre des personnalités d’Œdipe et de Jocaste ainsi que par l’aveuglement qu’ils ont manifesté au cours de l’acte 3 de La Machine infernale, qu’ils se précipitèrent directement dans la trappe que leur préparaient les dieux.

Tout d’abord, les personnages de Jocaste et d’Œdipe éprouvent un déséquilibre dans leur personnalité, tout au long de l’acte 3. En effet, Jocaste reflète de l’insécurité et de l’angoisse dans son personnage. Le comportement de celle-ci est tout le contraire de ce qu’une reine devrait être habituellement. En tant que reine, elle devrait être fière, avoir de la prestance et vivre avec éclat. Par contre, on peut remarquer qu’elle est dépourvue de toute confiance en elle lorsqu’elle s’adresse à Œdipe : Ils me détestent. Mes robes les agacent, mon accent les agace, mon noir aux yeux les agace, mon rouge aux lèvres les agace, ma vivacité les agace. (p.111-112) Sa faible estime d’elle-même fait en sorte qu’elle est instable émotionnellement, ce qui la rend vulnérable aux manigances des dieux. Quant à Œdipe, il est tout le contraire de Jocaste. Il est persuadé que rien ne peut l’atteindre, pas même les dieux : Ce n’est pas la première fois que les oracles s’acharnent contre moi et que mon audace les déjoue. (p.116). Également, celui-ci est imbu de lui-même. Ce trait de caractère ressort particulièrement lorsqu’il prend des poses en se regardant dans le miroir (p.114) Son énorme