Dissertation sur le sujet tiré d’une citation de kafka
Quel point commun entre les succès de Germinal de Zola, œuvre militante traitant du sort des mineurs de fond dans le nord de la France, et le succès planétaire des aventures du jeune sorcier Harry Potter de J. K. Rowling ? C’est avant tout le lecteur, et le plaisir qu’il trouve dans la lecture d’une œuvre littéraire[1]. Sur ce sujet, Franz Kafka avait un avis bien tranché. Dans une lettre à Oskar Pollack datée du 27 janvier 1904, l’écrivain affirme qu’ « on ne devrait lire que les livres qui vous mordent et vous piquent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? […] Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous »[2]. Pour lui, une œuvre littéraire doit réveiller la conscience sociale, politique ou historique du lecteur. La littérature est un acte de violence contre cette torpeur dans laquelle nous nous résignons trop souvent. Lire devient alors pour lui, quelque part, un acte de résistance[3]. Mais cette vision de la littérature n’est-elle pas un peu réductrice ? C’est ce que nous allons essayer de voir en nous intéressant tout d’abord à la thèse de Kafka selon laquelle une œuvre littéraire doit avant réveiller la conscience du lecteur. Puis nous pourrons voir que le divertissement est sans doute le principal but recherché par le lecteur lorsqu’il ouvre un livre. Enfin, nous essaierons de voir si ce n’est pas l’alliance de ces deux principes qui fonde la véritable œuvre littéraire[4].
Tout d’abord, nous allons nous intéresser au point de vue de Kafka. Un livre doit « briser la mer gelée qui est en nous », et pour ce faire, l’œuvre doit nous faire prendre conscience du monde dans lequel on vit, et nous amener à une révolte intérieure.[5]
I – Ainsi que le déclare Kafka, un livre doit briser la mer gelée en