Dissertations corneille
Quatrième dissertation
CREER, SUBIR, ACCOMPAGNER L’HISTOIRE
PAR ETIENNE AKAMATSU
Composer
« Est-ce un devoir, de faire l’histoire ? » A cet aphorisme contemporain, de source anonyme, vous tenterez d’apporter une solution, à la lumière des trois œuvres figurant à votre programme, et de votre connaissance générale du thème « Penser l’histoire ».
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________ Analyse du sujet Ce n'est pas par leur nature, telle qu’ils la reçoivent par naissance, que les hommes sont historiques : c'est leur éducation, leur culture, le travail de leur mémoire, qui leur fait troquer les liens naturels pour d’autres liens, qui traversent le temps et qui unissent les générations entre elles. Dans les sociétés humaines, le processus de civilisation se continue sans jamais être assuré de sa perpétuité. L’homme ne trouve dans l’histoire que les repères
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qu’il a lui-même établis, ce qui les rend peu fiables. Mais il arrive, chemin faisant, que tels et tels événements deviennent les symboles d’une commune appartenance. h Cela ne va pas sans paradoxe, parce que la violence est souvent le facteur décisif pour créer de tels événements. Certes, c'est à la morale, au droit, à l’économie, à l’art parfois, que les hommes confient tour à tour le soin d’élaborer les instruments d’une communauté possible. Mais ce qu’ils appellent politique, ce n'est souvent qu’une manière d’agiter la menace d’une dissociation, d’invoquer les raisons d’un dissentiment pour réveiller les désaccords et y puiser les causes de l’inimitié. L’histoire est donc un tissu fragile. D’un côté, les hommes ne peuvent manquer de rencontrer l’exigence de lucidité et de clarification progressive, qui vient de ce qu’ils sont dans l’histoire et que leurs responsabilités ne cessent de s’accroître avec le temps. D’un autre côté, l’histoire n'est pas, à proprement parler, un donné. Vivre historiquement, c'est