Doit-on être de son temps ?
* *être* : Du latin esse, « être ». 1) Verbe : exister, se trouver là. En logique, copule exprimant la relation qui unit le prédicat au sujet (exemple : l'homme est mortel). 2) Nom : ce qui est, l'étant. 3) Le fait d'être (par opposition à ce qui est, l'étant). 4) Ce qu'est une chose, son essence (exemple : l'être de l'homme). 5) Avec une majuscule (l'Être), l'être absolu, l'être parfait, Dieu. * *temps* : Milieu indéfini et homogène, analogue à l'espace, dans lequel se déroulent les événements. Temps objectif: Mouvement continu et irréversible (« flèche du temps ») par lequel le présent rejoint le passé. Temps subjectif: Sentiment intérieur de la temporalité, telle qu'elle est vécue par le sujet (synonyme : durée).
*Introduction.* — Le laudator temporis acti a peu de crédit auprès des jeunes. Si on leur impose le genre de vie que connurent leurs grands-pères, voire leurs parents, ils protestent : nous ne sommes plus au siècle de la diligence et de la chaise à porteurs, mais à celui de l'automobile et de l'avion. Il faut vivre avec son temps, et il est absurde de s'immobiliser au stade d'une civilisation périmée. Que faut-il penser de cette prétention et peut-on admettre sans aucune réserve qu'il faut être de son temps ?
*CE QU'IL FAUT ENTENDRE PAR « ÊTRE DE SON TEMPS »
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Inutile de le dire, il ne dépend pas de nous d'être contemporains de
Louis XIV ou de vivre à la fin du XXe siècle. Nous sommes de notre temps et ne pouvons pas ne pas en être, non seulement du fait de la date de notre naissance, mais aussi du fait de notre éducation qui nous a donné inévitablement des idées et des goûts propres à une époque : même si nous portons un intérêt spécial à un âge révolu et regrettons qu'il soit passé, la représentation que nous nous en donnons et notre attitude à son égard dépendent de ce que nous a faits le milieu dans lequel nous nous sommes éveillés à la pensée, et ce milieu