Dom juan acte 1 scène 2
Introduction :
Au moment où commence ce long couplet lyrique, Don Juan vient juste de faire sa première apparition sur scène et de surprendre les valets Sganarelle et Gusman, dont le dialogue savoureux nous a déjà donné une idée du héros et de sa conception de la vie. Cette entrée crée un effet dramatique et comique en confrontant le personnage principal à l’image qu’on a de lui à travers les valets. Sganarelle désapprouve la conduite de son maître qui vient d’abandonner sa femme Elvire. Pour se justifier, Don Juan expose avec brio sa philosophie de l’amour.
(Problématique : Comment Don Juan expose-t-il sa philosophie de l’amour dans cette tirade ?)
Nous en étudierons d’abord le contenu ; puis nous verrons comment cette philosophie exprime la personnalité du libertin, avant de montrer sa brillante maîtrise du langage.
La doctrine de Don Juan en amour :
La doctrine de Don Juan en amour est claire et suit dans ce texte une progression rigoureuse. Après avoir vigoureusement critiqué la fidélité (l.125-130), il fait l’éloge de l’inconstance en invoquant le charme irrésistible qu’exerce sur lui la beauté (l.131-144); il expose alors sa stratégie, qui fait de la conquête amoureuse une entreprise aussi exaltante que la conquête guerrière (l.145-163). Peu à peu au fil du texte, Don Juan se pose en conquérant de plus en plus mégalomane pour qui l’amour est une façon d’affirmer un pouvoir. Du refus et de la révolte, il passe à l’affirmation et à la jubilation.
Don Juan se présente comme un homme libre qui n’admet aucun obstacle à sa liberté. C’est pourquoi la fidélité lui paraît le pire ennemi de l’amour : « La belle chose de vouloir se piquer d’un faux honneur d’être fidèle » (l.128). La fidélité est un emprisonnement volontaire, qui en forçant à faire un choix élimine les autres possibilités que le libertin entend maintenait le plus largement ouvertes. Elle est la mort de la passion amoureuse, car la possession enlève au