DUEL

Football, bonheur et passion. Lors du premier “clasico” de la saison dernière en Liga, le 7 octobre 2012, les coeurs ont peut être battu encore plus fort, dans un pays meurtri par la crise économique, confronté à un taux de chômage jamais atteint, où le football est synonyme de répit, de bonheur et de passion. Durant 90 minutes, une majorité d’espagnols ont oublié leurs soucis, leurs difficultés du moment, contemplant le spectacle d’un choc qui a tenu toutes ses promesses.
S’il s’est soldé par un score de parité (2-2), la qualité de jeu fournie par les deux formations à été à la hauteur, confirmant qu’actuellement, le match constitue pour les passionnés une sorte d’apothéose footballistique, tant sur le plan du jeu que par sa dimension historique.
Combat politique ancré dans l’histoire. Madrid-Barcelone, c’est effectivement une histoire, un mythe, qui puise sa condition de match qui va “au delà du sport” dans la période franquiste: Madrid, étant le siège du gouvernement du dictateur Franco, qui voulait un pays uni et fort, et Barcelone la ville symbole de l’opposition, qui luttait pour son indépendance. Lors du Clasico, les mémoires de la guerre civile (36-39), sujet sensible en Espagne, resurgissent encore, plusieurs catalans assimilant le Real au “club de Franco”. Et puis, l’affrontement est marquant entre le club de la capitale et celui qui rend fière toute la Catalogne, région économique majeure qui revendique constamment des désirsd’indépendance.
Lorsque le match se tient au Camp Nou, à Barcelone, les supporters “blaugranas” brandissent par milliers des drapeaux catalans, tandis qu’à Madrid, ce sont les couleurs de l’Espagne qui flottent dans les tribunes de Bernabéu. Et puis, les aficionados madrilènes scandent le fameux “Que viva Espana”, d’un élan patriotique qui souligne leur sentiment d’appartenance à la nation.
En Espagne, même supporter d’un autre club, on choisit son camp entre les deux ténors. Ainsi les supporters basques de l’Athletic