délocalisation
« L’infidélité et la négligence de mes graveurs, dont plusieurs sont morts, ont donné la facilité à des gens peu délicats sur les procédés de rassembler des épreuves de ces planches, et on les a fait graver de nouveau pour les faire entrer dans le Dictionnaire encyclopédique. J’ai appris un peu tard que le fruit d’un travail de tant d’années m’avait été enlevé »
— Réaumur, lettre à Samuel Forney, le 23 février 1756
Selon toute vraisemblance, Diderot et D'Alembert auraient fait reproduire des centaines de gravures dans leur Encyclopédie au point qu'un procès pour plagiat fut intenté par Pierre Patte contre Panckoucke qui, entre 1771 et 1783, les réimprimait au format in-4°, à Neuchâtel, en 19 volumes, avec des augmentations et annotations de J.-E. Bertrand. L'historien Maurice Tourneux conteste le plagiat et fait valoir que la maison d'édition Libraires associés avait racheté au moins les cuivres des planches en toute légalité, pour un montant équivalent à 250 000 F.
Par ailleurs, poursuivant l’œuvre de Réaumur, Henri Louis Duhamel du Monceau relançait en 1757 la Description des Arts et Métiers à laquelle Diderot empruntera des éléments notamment pour les articles « Agriculture », « Corderie », « Pipe » et « Sucre ».
1759 : révocation du privilège
Jusqu'en 1759, la publication des volumes 3 à 7 se poursuit, mais les opposants fulminent.
Après la tentative d’assassinat de Robert François Damiens contre Louis XV (le 5 janvier 1757), le parti dévot saisit l’occasion de signaler le laxisme de la censure. Il pense que le but de l’Encyclopédie est d’ébranler le gouvernement