Economie et lutte contre le chômage
Des faux airs d’utopie :
A croire la tradition, L’île des esclaves appartient à un ensemble qui compte (Les petits Hommes ou L’îles de la raison 1727), La nouvelle Colonie ou la ligue des femmes (1729), La colonie enfin, ensemble qui regrouperait les pièces utopiques de Marivaux. Et de rappeler que Marivaux avait évoqué un législateur naufragé Emender dans les Effets surprenants de la sympathie (1712-1713), que dans le tome 30 de la série des Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, vaste compilation de textes utopiques publiée en 1788, retenu La Voiture embourbée et que, plus généralement, la fin du XVII è et le début du XVIII è siècle ont connu une prolifération des textes utopiques, que Marivaux enfin est le contemporain de Daniel De Foe et de Jonathan Swift. Une analyse de L’île des esclaves révèle des traits utopiques qui semblent confirmer une telle hypothèse : le lieu est une île, les héros ont été victimes d’un naufrage, la société découverte est régie par des lois différentes de celles du monde d’où ils viennent (les lois de l’île ne sont pas celles d’Athènes), un représentant de l’utopie raconte sa fondation et son histoire (scène 2).Ce sont bien là des traits de la narration et de l’’imùaginaire utopiques :la représentation servant essentiellement à actualiser et à visualiser ce qui dans l’’utopie narrative est un récit rapporté par le naufragé de retour au pays, rempli d’admiration et tout désireux d’imposer le modèle utopique à sa patrie .Dernier point enfin ,l’île des esclaves participe aussi de la tendance égalitaire de l’utopie : on y a supprimé l’esclavages , on y a même, à ses débuts, exécuté les maîtres qui s’égaraient dans l’île. On n’en sait guère plus sur son organisation politique et sociale : si elle n’a pas d’esclaves, elle respecte les hiérarchies. Trivelin exerce une