Ecriture d'nvention
Ambre. -D'accord, mais, moi, je n'arrive pas y croire, à ces personnages exceptionnels ! Quand je lis un roman, mon plaisir, c'est de pouvoir entrer dans la vie du personnage, même humble et médiocre. Et, en fait, je me sens plus proche de quelqu'un d'ordinaire, d'imparfait que de ces héros dont tu parles, gâtés par le sort. Par exemple Mersault dans L'Etranger? Hé bien, il ressent des émotions dans lesquelles je me reconnais : cette sensation que la vie n'a pas de sens, que l'on ne se comprend pas... tout cela me permet de m'identifier à lui. Il est humain, lui, pas surhumain ! Les super-héros c'est pour les contes ! Un roman est censé me donner une vision de la réalité, pas d'un monde merveilleux. Je crois que c'est Zola qui disait,-et je suis bien d'accord avec lui: "Le premier personnage qui passe est un héros suffisant. "
Raphaël. - Alors, là, non, je t'arrête ! Zola, non ! Il donne une image de la vie vraiment trop désespérante ! Rappelle-toi la mort - et la vie - de Gervaise ! Cela ne donne vraiment pas envie de s'identifier à elle !