Eléments sur le statut militaire de charles de gaulle
Nommé général de brigade à titre temporaire le 25 mai 1940, le général de Gaulle est, le 6 juin, convoqué d'urgence à Paris par Paul Reynaud, président du Conseil, pour occuper un poste ministériel dans son gouvernement, celui de sous-secrétaire d'État à la Guerre et à la Défense nationale. Charles de Gaulle sort alors de la hiérarchie militaire. Le 16 juin, il est en mission à Londres. De retour à Bordeaux, il apprend la démission du président du Conseil, Paul Reynaud, son remplacement par le maréchal Pétain et la demande d'armistice. Le même jour, le général Weygand, alors chef d'état-major de l'Armée, est nommé ministre de la Défense nationale. De Gaulle n'est plus membre du gouvernement Pétain, dernier gouvernement, tout à fait légal, de la IIIème République. Le 18 juin 1940, de Gaulle appelle les Français à la résistance depuis sa retraite en Angleterre. Le 19 juin, Weygand, supérieur hiérarchique de De Gaulle, lui ordonne de revenir de Londres, ignorant l'invitation à poursuivre le combat que ce dernier lui adresse. Peu après, de Gaulle est rétrogradé au rang de colonel par son ministre qui convoque successivement deux tribunaux militaires, le premier n'ayant prononcé qu'une peine symbolique. Le second condamne à mort le chef de la France Libre, le 2 août 1940. Rappelons que la formation du gouvernement Pétain a été légale, de même que le vote, le 10 juillet 1940, par le Parlement, réuni en Assemblée Nationale (Sénat + Chambre des Députés) des pleins pouvoirs au maréchal Pétain et de la mission d'élaborer une nouvelle constitution. Ce qui est peut-être moins légitime, ce sont les ordonnances prises par le nouveau Chef de l'État français dés le lendemain. Elles outrepassent ses pouvoirs et sa mission. Mais le peuple français, complètement anéanti par la défaite, semble l'approuver, du moins en 1940. C'est donc à partir du 10 juillet 1940 qu'on pourrait discuter de la légalité et de la