Essai Tableaux Parisiens
1°L
Les Tableaux Parisiens : le manifeste d’une esthétique moderne
Au XIXème siècle, le genre poétique connait un total renouveau dans sa manière d’aborder l’idéal d’esthétique et de beauté. Longtemps déterminée selon des codes précis, la notion de beauté poétique se limitait à certains concepts intemporels et figés, caractéristiques de l’idéal classique. Parmi eux, on note par exemple un désir de décrire une nature embellie et magnifiée, ou encore la volonté d’exprimer des sentiments purs, dépourvus de vices. Mais ces conventions sont bouleversées au XIXème siècle avec l’apparition de courants tels que le romantisme, le parnasse, et le symbolisme. Ils vont tous proposer leur propre idéal de beauté, avec leurs codes et règles. Mais au-delà de ces courants littéraires, certains poètes expriment leur modèle esthétique sans se soucier de conventions, et sans se limiter à la nécessité d’adhérer à des critères définis. C’est le cas de Charles Baudelaire, poète que l’on peut considérer comme à la fois héritier des romantiques, contemporain des parnassiens, et précurseur des symbolistes. Mais il est avant tout un poète moderne, qui a manifesté son idéal esthétique notamment dans Les Fleurs du Mal, recueil poétique qui englobe la quasi-totalité de son œuvre. Cet ouvrage, dans son édition de 1861, est divisé en six sections. Parmi celles-ci figure la section des Tableaux Parisiens, véritable portrait d’une ville unique au cœur d’une esthétique moderne. Cette modernité s’y exprime donc de différentes manières. Comment s’exprime cette esthétique moderne dans les Tableaux Parisiens ? Tout d’abord, nous observerons que l’image de la ville dans les Tableaux Parisiens constitue une entité à part entière, au cœur de cette esthétique moderne. Ensuite, nous constaterons que cette esthétique est moderne à travers sa rupture avec les conventions poétiques. Enfin, nous étudierons la recherche d’un Idéal dans les Tableaux Parisiens, qui permet à la section d’être à la