Ethique et déontologie
Morale, éthique, déontologie et droit
Après avoir défini les concepts de morale, d'éthique et de déontologie, l'auteur analyse les motivations d'une demande d'éthique toujours plus accrue en travail social et sur les bases nécessaires à l'émergence d'une éthique sociale commune.
I. DE QUOI PARLE-T-ON LORSQUE L’ON PARLE DE MORALE, D’ÉTHIQUE, DE DÉONTOLOGIE OU DE DROIT ?
Ces trois mots ont en commun de faire référence à ce qu’il faut faire ou pas faire. Bref, à des règles de conduite, au permis et au défendu, à une certaine notion du bien et du mal. L’étymologie nous est de peu de secours : morale vient du latin “mores” (la coutume), éthique du grec “the ethe” (les mœurs). La tradition catholique préférait parler de morale ; la tradition protestante d’éthique. Dans le langage actuel, la morale ayant pris un petit goût de vieux, on préfère parler d’éthique, mot qui fait plus moderne, même s’il date d’Aristote. On accepte mal qu’on nous fasse la morale ; on comprend mieux que l’on rappelle des exigences éthiques.
Pierre Verdier*
Fondation La Vie au Grand Air
*Pierre Verdier est ancien membre du Conseil Supérieur de l'Adoption et Président du Conseil de Famille des Pupilles de l'État de Paris, Président de la CADCO : Coordination des Actions pour le Droit à la Connaissance des Origines ; depuis 1990 Directeur général de la Fandation La Vie au Grand Air.
Les Cahiers de l'Actif - N°276/277
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Dossier
On emploie même ce mot à toutes les sauces : n on oppose éthique de conviction à éthique de compétence ; n on disserte sur une éthique de l’incertain qui traverserait le champ éducatif et qui rencontrerait une éthique de la responsabilité ; n on avance des concepts tels qu’éthique de conviction, de responsabilité, de discussion ; n d’autres (je cite ici Boris Libois, dans Éthique de l’information) distinguent les éthiques descriptives, les éthiques stratégiques, l’éthique normative et