Explication de texte de bergson
S'il est un être qui intrigue le philosophe, c'est bien l'animal. On serait bien tenté de ne voir en lui qu'un être sans âme, duquel l'esprit est totalement absent, mais n'est-ce pas oublier que, comme son nom l'indique, nous avons affaire à un être animé, c'est-à-dire un être en mouvement et dont les mouvements sont imprévisibles. Je peux en effet, calculer la trajectoire que suivra la chute d'un corps purement matériel, une pierre par exemple, mais il m'est impossible de prédire avec la même certitude que tel animal s'orientera dans telle ou telle direction s'il se trouve dans telle ou telle condition. Ne faut-il pas reconnaître à l'animal une part d'indétermination qui serait le propre du vivant ? Toutefois cette part d'indétermination doit-elle être rapprochée de la liberté humaine ? Et si notre liberté dépend de notre conscience, finalement existe-t-il réellement une différence de nature entre l'homme et l'animal ? Contrairement à la thèse habituelle qui ne reconnaît de conscience qu'à l'homme, Bergson déplace le point de rupture entre animalité et humanité. Dans un extrait de l'Evolution créatrice, il suggère que ce qui caractérise l’homme n’est pas la conscience en tant que telle, mais la conscience libre qui ne peut se manifester chez l’animal en raison de sa dépendance à l’égard de l’espèce. De sorte que la conscience est synonyme de liberté pour l’homme seul. Ce passage s’articule autour de trois idées importantes. Bergson souligne d’abord que la conscience est puissance de choix (l.1-5). Il montre ensuite que la conscience animale, si elle est capable de choix, n’en demeure pas moins fort limitée quant à ses possibilités d’invention (l.5-10). Le texte se termine sur l’idée directrice : la conscience humaine, et elle seule, est liberté (l.10-11). L’originalité de ce texte consiste donc dans l’élaboration du concept de « conscience animale ». Que signifie-t-il