Fables
DASCON
1es4
Première fables choisie : Le corbeau et le Renard .
Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l'odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage : "Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau*. Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le Phénix* des hôtes de ces bois." A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute : Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. " Le Corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
Dans cette fable La Fontaine dénonce les beaux parleurs , ce qui flattent par intérêt et les personnes vaniteuses, ici le renard qui compliment le corbeau pour avoir sa proie (« que vous êtes joli ») et par vanité (« et pour montrer sa belle voix ») le corbeau lui laisse sa proie , on retrouve ses deux aspect chez La Bruyère : - les courtisans qui se montrent aux yeux du Roi et le complimente pour ses faveurs , - la vanité est pour la Bruyère un caractère qui ne fait pas partie de l'honnête homme .
Deuxième fables choisie : La cour du Lion
Sa Majesté Lionne un jour voulut connaîtreDe quelles nations le Ciel l'avait fait maître.Il manda donc par députésSes vassaux de toute nature,Envoyant de tous les côtésUne circulaire écriture,Avec son sceau. L'écrit portaitQu'un mois durant le Roi tiendraitCour plénière, dont l'ouvertureDevait être un fort grand festin,Suivi des tours de Fagotin.Par ce trait de magnificenceLe Prince à ses sujets étalait sa puissance.En son Louvre il les invita.Quel Louvre ! Un vrai charnier, dont l'odeur se portaD'abord au nez des gens. L'Ours boucha sa narine :Il se fût bien passé de faire cette mine,Sa grimace déplut. Le Monarque