Question 1 : Situations des auteurs, Pierre BOURDIEU et Jean-Claude PASSERON

Pierre Bourdieu est né à Denguin en 1930 dans le sud-ouest de la France. Il est élevé dans une famille modeste, aux origines paysannes. Interne dans un lycée de Pau, il est remarqué par un de ses professeurs qui lui conseille de s'inscrire en classe préparatoire en khâgne. Nous sommes en 1948. Il étudie la philosophie. Mais Bourdieu se sent loin de son milieu d'origine, ce qui créera chez lui son analyse critique. Agrégé à 26ans, il part en Algérie pour son service militaire où il développe ses qualités d'anthropologue. En effet, Bourdieu étudie les transformations sociales du pays dues à la guerre d'Algérie. Le terrain ethnologique de la Kabylie ne cessa, même après qu'il eut arrêté de s'y rendre, de nourrir l'œuvre anthropologique de Bourdieu. Rentré en 1961, il enseigne et fonde son propre laboratoire : le Centre de Sociologie Européenne. Ses premières études traitant de la reproduction sociale se font connaître. C'est à l'École des hautes études en sciences sociales qu'il rencontre Passeron. La décennie 1960 est celle de la critique des structures sociales modernes héritées de la bourgeoisie, qui divisaient et hiérarchisaient les fonctions sociales selon le mérite individuel. Ils écrivent sur le système scolaire en 1964 Les Héritiers et en 1970 La Reproduction, deux ouvrages de sociologie de l'éducation. C'est à partir de là que Bourdieu devient un sociologue en vue.
En 1975, il fonde « Actes de la recherche en sciences sociales ». Les années qui suivent vont être celles de l'ascension de Bourdieu. Il deviendra grâce son ouvrage majeur La distinction en 1989 titulaire de la chaire de sociologie au Collège de France. Il va également se faire connaître au niveau international, notamment aux Etats-Unis, où il demeure aujourd'hui l'un des sociologues les plus cités.
Mais l'engagement de Bourdieu va dépasser la discipline sociologique, car il va se tourner vers la politique. En 1989,